dimanche 11 avril 2010

Ce que je sais de Vera Candida

de Véronique Ovaldé









Etonnante, Véronique Ovaldé, qui de livre en livre saute audacieusement d'un univers à l'autre .


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Dans une Amérique latine inventée, Véronique Ovaldé raconte une dynastie de femmes.


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L'héroïne de Véronique Ovaldé revient mourir dans l'île tropicale où les femmes de sa famille ont subi la violence et le désir des hommes.


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Le nouveau roman de Véronique Ovaldé fait la part belle aux femmes.


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La critique de Dédé :

Ce que je sais de Vera Candida ?

Qu'elle est de celles par qui l'humanité vient aux humains. Pour cela, il aura fallu se défaire du lourd fardeau de la résignation à la perversité masculine, briser le cycle infernal et héréditaire du don d'un corps qui lui fut si longtemps étranger, ouvrir les yeux sur ses compagnons d'humanité, déchirer le voile de leurs motivations profondes et exhumer le beau sous son tas de fumier.

Ce que je sais de Vera Candida ?

Qu'elle est de celles par qui l'humanité vient aux humains. Pour cela, il aura fallu quitter son île, les êtres aimés qui n'auraient pu l'aider à briser la malédiction, les gens honnis qui avaient à jamais (mais il ne faut jamais dire jamais) altéré sa confiance en l'humain. Il lui aura fallu frapper à la porte du monde réel, nasse grouillante d'êtres ballottés au gré de bien difficiles existences, pour enfin se réapproprier son corps et le reste de son âme.

Ce que je sais de Vera Candida ?

Qu'elle est de celles par qui l'humanité vient aux humains. Pour cela, il lui aura fallu garder au fond de soi la haine du grand-père incestueux, en préserver son entourage chéri pendant de si longues années de solitude et mourir rongée par le dégoût comme une victime expiatoire de l'horreur humaine à laquelle elle a si peu pris part.

Ce que je sais de Véronique Ovaldé ?

Qu'elle est de celles par qui l'humanité reste aux humains. Elle nous rassure en ces temps troubles où l'humanité et la barbarie ne sont peut-être pas là où on les attend. Elle nous attache au pas de cette femme puissante d'avoir rompu la malédiction de son ascendance impuissante. Au rythme si particulier d'une Amérique si latine, elle nous berce de cette belle histoire au réalisme magique. Merci.