vendredi 12 mars 2010

100 pages blanches de Cyril Massarotto, par Lii



100 pages blanc
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Revue de presse :

Mise à part trois mots de "Maire-Claire", rien du côté journaux.
Pas mal de critiques en revanche dans la blogosphère mais peu qui soit un tantinet consistantes.
Méli-MélO de bout de vie :
C'est le premier roman de l'auteur que je lis. J'avais déjà entendu parler de Dieu est un pote à moi, et j'avais envie de découvrir au vu de toutes les critiques élogieuses que j'ai lues. Donc quand Livraddict a proposé ce partenariat avec XO Editions, j'ai sauté sur l'occasion. [...]
Le petit monde de Liberty :
Le style d'écriture est simple, très peu de description physique, on a plus de description sur les émotions. Les souvenirs sont vraiment sur le ressenti, on nous plante juste le décor comme une exquise au crayon, que les grandes lignes. Les sensations comme la gêne, la tristesse, la joie, sont mises en avant. Les pages blanches sont présentes dans le livre sous forme de dessin. Je trouve l'idée sympa. [...]

Aperto-Libro :

C’est un propos qui aurait pu être intéressant, mais sans doute aurait-il fallu oublier tout le reste, c’est-à-dire tous les éléments qui gravitent autour du personnage et les événements, pourtant majeurs, du roman : en clair, écrire une autre histoire, plus approfondie, plus fine, moins creuse... Les événements s’enchaînent en effet si rapidement qu’on a l’impression qu’il manque des passages, des explications, et cela tourne au rocambolesque… C’est un roman qui démarre bien mais qui retombe comme un soufflet. Il n’est pas du tout désagréable à lire, mais une fois la dernière page tournée, il n’en reste rien. [...]


L'histoire :


Un jeune homme, la trentaine, célibataire, se voit remettre par le testament de son grand-père un simple carnet. Un carnet. 100 pages blanches et puis c'est tout. Toutefois, il ignore encore une chose. Ce carnet à un pouvoir magique. Un pouvoir spécial qui chamboulera sa vie. Il peut faire revivre les souvenirs.
Commence alors une lente recherche de soi-même, du passé, et de l'avenir.

La critique de Lii.

Pour commencer, je dois dire que la couverture me rebutait un peu. Cet espèce de collage-photo aérien n'évoquait rien de bon et je m'attendais un peu au pire. Bon, en fait, relativisons un peu, ce livre, après tout, se laisse lire.
On ne peut pas dire que "100 pages blanches" soit un livre ennuyeux. Il se lit vite, très vite, et se digère bien. Pourtant, pourtant, pourtant.... "100 pages blanches" ne convainc pas vraiment.
L'histoire est bien pensée et sympa, l'idée est bonne et il y a de la matière. De plus, les personnages sont globalement convainquants dans leur petit monde de trentenaires. L'histoire, dans l'ensemble, se tient, malgré quelques maladresses et pas mal de convenances.
Mais voilà, le reste sonne creux. Le style est simple, trop simple, et sans grande envergure. En fait, pour résumer, il n'y a aucun style. Il manque donc à ce bouquin une petite ambition littéraire qui n'aurait pas été de trop. Autant en lisant "Trois femmes puissantes" on peut se sentir un peu trop écrasé par la prose de NDiaye, autant là on aurait envie, au contraire, de voler un peu plus haut.
Si l'on peut relever quelques citations bien tournées, une réflexion, dans un sens pas si bête, on regrette éperdument le final moralisateur et si la dernière scène est plutôt jolie, les derniers mots sont un vrai cheveux dans la soupe.
En le refermant, on a un peu la même impression que quand on a fini de regarder une comédie romantique américaine : c'est sympa, ça fait sourire, c'est girly, mais quand même, ça manque de consistance.
Cyril Massarotto, à l'image d'autres Levy, ne peut donc ici qu'aspirer à être une bonne petite lecture d'été, de transat ou de gare sympa.










lundi 8 mars 2010

Ils l'ont laissée là par Lii.





Pour la revue de presse, je vous renvoie à l'article de Roxy.

Critique de Lii :

"Ils l'ont laissée là" nous raconte l'histoire de Déborah, une enfant peut-être, on ne sait pas agitée par des tourments effrayants et confus. Le livre n'est pas raconté par Déborah mais nous offre une vue des choses par le prisme de l'esprit malade de la jeune fille.
Malade, oui, c'est le mot. Déborah est un être complètement détruit qui se cache derrière un jeu de mimes et d'inventions.
L'histoire commence par une famille, un père, une mère, une sœur qui confie la petite fille à ce qui nous parait être de toute évidence un centre psychiatrique pour enfants. En effet, Déborah semble vivre dans une réalité différente de celle des autres : elle parle à un ami imaginaire, elle s'imagine des fausses scènes...
Le livre étant écrit du point de vue de Déborah, le début est flou, confus et, comme la petite fille, on ne peut pas démêler le vrai du faux et seul ses amis imaginaires ont des noms.
L'importance du nom est primordiale dans l'histoire car c'est l'apparition des noms qui rythme la progression le récit. Peu à peu, la frontière entre le réel et l'imaginaire de Déborah apparait et la vérité que l'on soupçonne au départ se révèle dans toute son horreur. Seul le retour quotidien d'un personnage étrange, "l'inconnu", est récurent et l'on sent là, déjà, la menace poindre derrière les mots emmêlés de Déborah. La petite fille opère un processus de refoulement et elle, ou son inconscient, on ne sait pas, préfère dissimuler la peur du fait derrière des mensonges et des inventions.
Le sytle d'Alma Brami est ici remarquable. Avec ses mots jetés à la volée, des élans, des répétitions et des phrases simples mais percutantes elle nous met face à la folie de Déborah avec brio. Il en ressort un récit vif, percutant, qui se termine on ne sait pas trop comment, sur l'apothéose de la folie de Déborah, les réactions enfin émergentes de l'entourage. Ce livre est un cri de désespoir frappant que l'auteur nous livre avec la délicatesse de ne pas terminer sur un propos moralisateur. Un cri que l'on oublie pas.