lundi 8 mars 2010

Ils l'ont laissée là par Lii.





Pour la revue de presse, je vous renvoie à l'article de Roxy.

Critique de Lii :

"Ils l'ont laissée là" nous raconte l'histoire de Déborah, une enfant peut-être, on ne sait pas agitée par des tourments effrayants et confus. Le livre n'est pas raconté par Déborah mais nous offre une vue des choses par le prisme de l'esprit malade de la jeune fille.
Malade, oui, c'est le mot. Déborah est un être complètement détruit qui se cache derrière un jeu de mimes et d'inventions.
L'histoire commence par une famille, un père, une mère, une sœur qui confie la petite fille à ce qui nous parait être de toute évidence un centre psychiatrique pour enfants. En effet, Déborah semble vivre dans une réalité différente de celle des autres : elle parle à un ami imaginaire, elle s'imagine des fausses scènes...
Le livre étant écrit du point de vue de Déborah, le début est flou, confus et, comme la petite fille, on ne peut pas démêler le vrai du faux et seul ses amis imaginaires ont des noms.
L'importance du nom est primordiale dans l'histoire car c'est l'apparition des noms qui rythme la progression le récit. Peu à peu, la frontière entre le réel et l'imaginaire de Déborah apparait et la vérité que l'on soupçonne au départ se révèle dans toute son horreur. Seul le retour quotidien d'un personnage étrange, "l'inconnu", est récurent et l'on sent là, déjà, la menace poindre derrière les mots emmêlés de Déborah. La petite fille opère un processus de refoulement et elle, ou son inconscient, on ne sait pas, préfère dissimuler la peur du fait derrière des mensonges et des inventions.
Le sytle d'Alma Brami est ici remarquable. Avec ses mots jetés à la volée, des élans, des répétitions et des phrases simples mais percutantes elle nous met face à la folie de Déborah avec brio. Il en ressort un récit vif, percutant, qui se termine on ne sait pas trop comment, sur l'apothéose de la folie de Déborah, les réactions enfin émergentes de l'entourage. Ce livre est un cri de désespoir frappant que l'auteur nous livre avec la délicatesse de ne pas terminer sur un propos moralisateur. Un cri que l'on oublie pas.

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